Robert Tatin.
Anaïs Augustine Lemonnier (née en 1875 à Laval) et Ernest Louis Tatin (né en 1873 à Selles-sur-Cher) donnent naissance à Robert Émile Ernest Tatin le 9 janvier 1902 au 44 chemin de l'Épine, à Avesnières, quartier de Laval. Il est élevé dans un milieu modeste, au milieu de femmes : sa mère, sa grand-mère maternelle Anaïs Lemonnier, sa sœur Madeleine (née le 8 septembre 1896), sa nourrice, ses voisines... Les femmes demeureront un élément central dans son œuvre. Son père, chiffonnier puis employé de commerce, rejoint le monde des forains pour monter des chapiteaux, il participe même à un de leurs numéros. Le thème du cirque reviendra souvent dans ses œuvres.
En 1909, Robert Tatin fréquente l'école communale. Il obtient son certificat d’étude.
En 1913, il entre dans la vie professionnelle par un apprentissage de peintre en bâtiment.
En 1918, il s'installe à Paris dans le Vème arrondissement, rue des Anglais et vit de différents petits boulots.
En 1919, à 17 ans, il dessine le portrait de Christiane, une de ses premières toiles. Il s'inscrit à l’École de Dessin de la rue Turbigo.
En 1922, il effectue son service militaire à Chartres.
En 1926, Tatin entame une formation de charpentier puis s’installe comme entrepreneur en bâtiment à Laval. Il effectue de nombreux voyages : Suisse, Italie, Grande-Bretagne, Irlande, Etats-Unis, Afrique du Nord.
En 1939, il est envoyé sur la ligne Maginot. Démobilisé en 1940, il reprend son activité d’entrepreneur en bâtiment à Laval et à Paris.
En 1946, il s’installe comme céramiste à Paris où il rencontre Giacometti, Dubuffet, Caillaud, Prévert, Breton…
En 1950, il part pour l’Amérique du Sud : Brésil, Argentine, Chili, Uruguay…
De retour en France, en 1955, il s'installe à Vence, travaille à Laval et à Paris. Tatin expose à Paris, notamment dans la Galerie de l'Université de Robert Steindecker, devenu son mécène.
En 1962, Tatin achète La Frénouse et se lance dans la construction de sa "Maison des Champs" en compagnie de son épouse Lise, qu’il vient de rencontrer.
En 1969, André Malraux, ministre de la Culture, donne le titre de "musée" à cet ensemble architectural.
Robert Tatin décède en 1983. Il est enterré devant sa maison.
La Frénouse.
En 1962, Robert Tatin achète, avec son épouse Lise, une petite maison ancienne au lieu dit La Frénouse, sur la commune de Cossé-le-Vivien en Mayenne. Il imagine sa "Maison des Champs", une oeuvre monumentale ancrée dans la nature, qui se ferait le carrefour de toutes les civilisations à travers la création d'un langage universel, "un pont entre l'Orient et l'Occident".
C'est le début de vingt et un ans de création, sculpturale, architecturale et picturale, en compagnie de Lise qui participe activement à la construction du musée.
"L'Allée des Géants".
En 1967, Robert Tatin installe sa première sculpture monumentale, de ciment coloré, sur le chemin communal qui mène à son "espace de vie et de création". Il appelle cette allée de 80 mètres "L'Allée des Géants".
Chacun des vingt géants, dressés dans un souci de perspective, est représentatif d'une époque de sa vie.
Tout d’abord, avec les statues de "Jeanne d'Arc" et de "Vercingétorix", le visiteur pénètre dans l'univers d'un enfant de 10 ans faisant connaissance avec l'histoire de France.
Ensuite évocation de l'adolescence avec le choix entre les verbes "Être" ou "Avoir".
Suivent "Sainte Anne" et "La Vierge de l'Epine". Ici référence est faite à la mystique et à la métaphysique avec les trois interrogations : D'où venons-nous ? Que faisons-nous ? Où allons-nous ?
"Le Maître Compagnon" évoque la voie empruntée par Robert Tatin : celle des constructeurs de cathédrales, mais aussi celle d'une certaine initiation.
Pour finir Robert Tatin rend hommage au monde de l'art du XIXème et du XXème siècles avec "André Breton", "Le Douanier Rousseau", "Gauguin", "Seurat", "Auguste Rodin", "Léonor Fini", "Alfred Jarry", "Ubu Roi", "Toulouse Lautrec", "Valadon-Utrillo", "Pablo Picasso" et "Jules Verne".
La vingtième statue, "La Fleur", érigée en 1967 face au Maître Compagnon, ayant été endommagée, a été retirée par Robert Tatin en 1978. La tête, récupérée par un ami de l'artiste, a été restituée au musée en 2005.
La "Porte des Géants".
Dans le prolongement du chemin, sur un mur d'enceinte, s'élève la "Porte des Géants", haut-relief représentant les cinq grands peintres privilégiés de Robert Tatin : Rembrandt, Van Gogh, Léonard de Vinci, Goya et Delacroix.
Le "Dragon".
Le Dragon n'a pas l'aspect démoniaque qu'on lui confère en Occident. Il est l'entrée symbolique du cœur du musée. Placé telle une sentinelle, c'est le gardien de la connaissance. Il est coiffé d'une famille symbolisant l'humanité qu'il protège.
La maison de Robert Tatin.
Le Musée Robert Tatin s'articule autour d'une très ancienne maison, point de départ de l’œuvre.
Ce lieu-dit "la Frênouse" a été choisi par Robert Tatin en fonction de son histoire, mais aussi et surtout pour son orientation Est-Ouest.
Cette maison restaurée servit d'habitat à l'artiste pendant les 21 dernières années de sa vie.
Devant la maison, dans le jardin, la pierre tombale sous laquelle repose l'artiste depuis 1983, conformément à son vœu.
Le "Jardin des méditations".
Ce jardin, tel un cloître, s'organise autour d'un bassin en forme de croix et bordé des douze mois de l'année. Le parcours s'oriente suivant le sens de rotation de la terre.
Au nord s'élève une statue haute de 6 m 50, appelée "Notre-Dame-Tout-Le-Monde", lien entre le ciel et la terre. Son socle plonge ses racines dans l'eau du bassin source de vie. A l'est la "Porte du Soleil" fait face à la "Porte de la Lune" au soleil couchant.
Sur les côtés, des salles d'exposition permettent de découvrir des peintures et céramiques de l’artiste.
Les peintures.
Une centaine de peintures de Robert Tatin sont présentées au musée. Les peintures les plus anciennes datent de 1919. Il est alors inscrit à l'École des Beaux Arts de Paris.
On sait que Robert Tatin a peint un nombre considérable de tableaux mais on n’en connaît pas le nombre exact. De nombreuses peintures étant possédées par des particuliers.
En 1979, Robert Tatin décide d'arrêter de peindre. Il laisse sa dernière œuvre inachevée.